Resumé : |
Le volume 70 de l'?ition Vivaldi réveille une sérénade du ' prêtre roux ' menée tambour battant par Andrea Buccarella, son Abchordis Ensemble et une triade de solistes endiablés.Malgré la mise en garde de son amie Nicée, la nymphe Eurilla aime le berger Alcindo, et, pour le punir de sa désinvolture, le prend au piège du véritable amour. La trame est simple, le trio de personnages emprunté à l'univers d'Arcadie et le ton badin, comme il convient à ce type de cantates de plein air composées à des fins de célébrations politique, dynastique ou privée. La Serenata a tre RV 690 n'en révèle pas moins, sous la plume de Vivaldi, toutes les qualités d'un opéra miniature ciselé à la perfection. La légèreté en plus. Trois manuscrits seulement nous sont aujourd'hui parvenus des huit sérénades que l'on connaît du compositeur vénitien. La Serenata a tre, conservée à la bibliothèque de Turin, source à laquelle s'abreuve l'?ition Vivaldi pour ses publications, a inspiré au plus haut point le chef et claveciniste Andrea Buccarella et un Abchordis Ensemble ici de large effectif. Rehaussés d'un trio de solistes de haute volée, ils insufflent, collectivement et individuellement, une énergie, une verve et un humour qui servent à ravir ce marivaudage avant l'heure.Eurilla, confiée à la lumineuse Marie Lys, a nettement la préférence du compositeur : pas un de ses six airs ne reste dans l'ombre. On y retrouve la grande diversité des affects dont Vivaldi sait faire preuve en toute circonstance lyrique, offrant à la soprano de traverser magistralement les registres de la pure virtuosité (' Vorresti lusingarmi '), de la romance champêtre (' La dolce auretta '), de la berceuse méditative (' Se all'estivo ardor cocente ') ou de l'air de genre (' Alla caccia '). La nature offre également au ténor Anicio Zorzi Giustiniani un ravissant air imitatif du chant du rossignol (' Nel suo carcere ristretto '), sans l'empêcher d'affirmer aussi noblesse et fierté dans ' Dell'alma superba '. La Nicée de la mezzo-soprano Sophie Rennert n'est pas en reste, avec notamment l'air ' Ad infiammar quel seno ', en dialogue avec le violon solo de Boris Begelman.
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